HISTOIRE ET COMPOSITION DES FONDS
e contrôle des actes dressés entre particuliers a fait lobjet, dès lAncien Régime, de dispositions spécifiques dordre juridique et fiscal, et il existe à cet égard une réelle continuité entre les documents antérieurs à 1791, conservés dans les Services départementaux darchives sous la cote 2 C, et les documents issus de lactivité de ladministration de lEnregistrement, qui font lobjet du présent répertoire, conservés sous la cote 3 Q.
ette administration est née de la nécessité dorganiser le contrôle de lÉtat, institué par la loi des 5 et 19 décembre 1790, reprise et complétée par celle du 22 frimaire en VII. Ce contrôle a concerné lensemble des catégories dactes, quils soient passés devant notaire ou sous seing privé. Les bureaux de lenregistrement ont ainsi été chargés de recopier, en tout ou en partie, le texte de ces actes, dans différents « registres de formalités » variant selon les types dactes. Par ailleurs, les mêmes bureaux ont été tenus de conserver un exemplaire intégral des actes sous seing privé. Ces registres et collections dactes étant chronologiques, et pour permettre des recherches plus aisées, des tables alphabétiques thématiques ont été parallèlement tenues, dont le nombre et la nature ont évolué au cours des années. En 1866, la plupart de ces tables, à lexception de celles des successions et absences, ont été supprimées pour laisser place à un répertoire général, accompagné dun fichier alphabétique manuel.
e nombre et le ressort des bureaux de lEnregistrement nont connu que peu de variations au cours du XIXème siècle. Au XXème siècle en revanche, un mouvement de réduction sensible a précédé la fusion définitive des formalités au sein des Services fiscaux, définie par la loi du 26 décembre 1969, qui supprime ladministration de lEnregistrement.
e versement aux Archives de Maine-et-Loire des masses considérables de documents détenus par cette administration intervint progressivement, de 1953 à 1995. Malheureusement, la périodicité irrégulière de ces versements, le manque de place chronique tant des services producteurs que des Archives départementales jusquà la construction de leur nouveau bâtiment en 1987, sont la cause de lexistence de lacunes dont la plus importante est, sans conteste, celle des répertoires généraux du bureau dAngers de 1900 à 1940, correspondant à la perte denviron 400 registres.
importance du fonds conservé demeure cependant très grande. Le classement minutieux qui en a été entrepris par M. Bruno Huchin, secrétaire de documentation, en 1993, selon les prescriptions de la circulaire A.D. 65-29 du 16 décembre 1965 de la Direction des Archives de France, en permet désormais laccès. Pour les raisons de continuité historique déjà évoquées, le répertoire souvre dès 1790-1791, cest à dire aux dates mêmes de créations des bureaux. Il se clôt pour lensemble à la fin de lannée 1940, les registres postérieurs étant pris en compte dans le système W des fonds contemporains. Il examine successivement, pour chaque bureau, les registres et collections dactes, puis les tables et répertoires qui sy rapportent. Parmi ces derniers, le fichier mobile, qui donne accès au répertoire général, a fait lobjet dune patiente reconstitution, à la mesure de son intérêt pour la recherche.
insi souvrent les fonds dune administration discrète, proche des hommes et de leur quotidien. Si labord peut en sembler complexe - ne faut-il pas se familiariser avec le maniement des tables, avec les distinctions habiles entre les différents types de registres - le résultat est à la mesure des efforts : de 1791 à 1940, par lintermédiaire de transactions quils effectuent, apparaissent les individus, les familles, les patrimoines. Aucun néchappe à la vigilance des transcriptions. Mieux encore, ces sources prolongent, et pour nous, éclairent, lactivité des minutiers notariaux dont ils constituent une précieuse et fidèle indexation. La curiosité particulière y trouvera sa réponse, mais aussi lhistoire économique et sociale, friande de sources larges, exhaustives et comparatives. Aux chercheurs maintenant de sen saisir, pour faire vivre les informations contenues dans ces quelques dix-sept mille registres, liasses et fichiers dont les clefs leur sont ici livrées.
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